Pays sous silence

Publié le par G. G.

Une avalanche de questions m’a assaillie en quelques heures et durant de longues journées. Mal de crâne, centaines d’appels en quelques jours pour recueillir des nouvelles, localiser les proches, encourager les partenaires en déroute.

Lorsque les télécommunications et l’Internet sont suspendues… rien ne va plus. S’installe un silence qui génère une angoisse croissante.

Que faire pour aider ? Quelle information peut leur être utile ? Comment faire parvenir l’information ? Comment relier les gens qui se sont perdus de vue en quelques heures ? Les OING peuvent-elles donner l’information sur les familles dans les camps? Comment aider les humanitaires sur place de loin ? Comment organiser la suite de cette vie entre parenthèses?

A l’ère de l’information numérique, nous voila suspendu au fil hertzien.

Finalement, ceux qui ont une puce télécom du Cameroun (pays limitrophe) commencent à donner des nouvelles. Le temps de connexion très précieux est réservé aux sujets familiaux bien sûr, pour envoyer une aide, apaiser quelqu’un, donner un contact, localiser les proches et les informer là-bas, transmettre un numéro.

Recharger son téléphone devient un exercice périlleux, tout comme circuler avec : les postes cellulaires sont convoités, les puces aussi de fait. Mes interlocuteurs restent sur vibreur s’assurent d’être dans un lieu discret pour ne pas risquer de perdre cette bouée de sauvetage !

Ici nous sommes déroutés et perdus lorsque nous n’avons pas échangé des banalités avec quelqu’un, la solitude nous pèse vite. Au Tchad le cellulaire est tout simplement vital au quotidien.

Sous ces auspices, le projet de Q1t e-sens a-t-il encore un sens ?

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